9 septembre 2012

Une justicière de 17 ans

Aujourd'hui, la jeune JusticGirl m'a envoyé plein de mots doux sur différents billets de mon Skyblog. Je suis touché.

  • Non mais attend toi l t srx tavu tu fait koi sur jesus notr soveur tu croi c' est marrant sal inorant va
  • Nn mais ton blog c du nimporte quoi g jurer c vrais tut tfou dla geule de jesu stp jesus nan mais ta cru koi non maiss jalussine
  • Franchemtn tu'm fait onte les grns comme toi sa devrai mm pas exister et tes vieux amis de merde la qui commente !!!! Tu croi c la fetes tu critique jesus comme sa il est mort pour te soer de tes pecher povre cancre et c commen sa ktu le remercie c bien c bien conntinue comme sa et tu era tu pourira en enfert avec le diable le satan
  • Povre imbessil serieusement detruie ton blog je rigole pas detruie le et pri demnde pardon a jesu et dieu je vais prier pour toi tu'm fait honte jai honte des gens comme toi pardonne le mon dieu il ne sais pas ce quile fait

Une minute plus tard, je recevais ce commentaire anonyme sur un autre des billets, signé "Servente de Jésus mon soveur" :
Seigneur pardonne cette individue car il a offenser ton fils jesus pardone le jesus ne le fait pas soufrir sil se confesse mon seigneur epargne le du mal garde le sil te plai seigneur jetaime jesus je sais que tu peut tout voir entendre et fair tu est un dieu omniscient omnipresent

Je me demande qui ça peut être.
Mon admiratrice m'a même envoyé un message personnel, de quoi commencer une petite correspondance.

Ton blog me degoute tu verra par mes ommentair

Bonjour FusticSirl, je ne suis pas sûr d'avoir bien saisi tes messages. Tu estimes mes écrits apocryphes hérétiques et plutôt que de me frapper d'anathème tu m'offres ta magnanime miséricorde ? Si c'est bien le cas, je t'en remercie.

Oui ne tkt pas je tes deja pardonner tout comme mon seigneur .. Ce nest pas une plaisenterie

1 août 2012

Le lascar contre-attaque

Quelle ne fut pas ma joie de découvrir que mon ami "Rap-ki-rpzt-04" m'avait répondu, 10 mois après mon dernier message.


oh fils de pute bien ? 
Je t'ai manqué ?
non
Que veux-tu alors ?
tu reconai le chant de l'oiseau ?
Oui
ses quoi mon nom de famille ?
Regarde sur ton carnet de correspondance, ça doit être marqué. T'auras plus de chance de le retrouver là qu'en demandant à des inconnus sur skyrock.com.
J'en es pas et comme tu te pren pou Jésus je te demande
Aah d'accord, on reprend cette conversation qu'on a terminée il y a 10 mois, bien bien. Tu as dû grandir entre temps, découvrir plein de nouvelles choses et de nouveaux mots non ?
t'es trop drole tu serai pas le fils a Coluche ?
Si.
Donc tes pas Jésus fin de la discution
CQFD

1 mars 2012

Une étudiante belge en communication

En ce début d'année un peu pauvre en mises à jour de JC2Nazareth, un événement dans la vie de ce blog (pas celui-ci, l'autre) est tout de même à noter. Une étudiante en communication à l'Université de Liège m'a contacté pour faire un dossier d'Histoire culturelle du visuel sur JC2Nazareth. Je vous laisse découvrir son travail de grande qualité qui lui a valu un 14/20 quand même !
Par souci de discrétion, j'ai remplacé mon nom par ☺.



Master 2 Information et Communication

Histoire culturelle du visuel – Travail d’analyse d’un corpus d’images
Blog de JC2Nazareth

  1. Présentation du corpus
Le corpus que j’ai choisi d’analyser est un blog : http://jc2nazareth.skyrock.com/ sous-titré « le skyblog officiel de Jésus ». Il est en ligne depuis le 26 juin 2011 et est fréquemment mis à jour.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un site internet « personnel », sorte de journal de bord de la vie d’un adolescent, comme on peut en lire quotidiennement sur la toile. Cependant, il ne s’agit pas ici de réelles photographies mais de montages destinés à raconter ce qu’aurait été la vie du Christ s’il avait été adolescent à l’époque actuelle. Chaque article comporte un montage (d’une peinture de Jésus intégrée dans un décor de photographie actuelle) qui est titré et légendé dans un français argotique et volontairement mal orthographié. Les sujets de ces articles sont semblables à ceux de la plupart des blogs d’adolescents : les moments forts de la vie (la rentrée des classes, une sortie entre amis,…), les questions que chacun se pose, l’image qu’ils désirent donner d’eux-mêmes (via, notamment, l’autoportrait dans le miroir sur lequel je reviendrai par la suite).
Chaque montage est visuellement grossier. Destinées à un public francophone capable de décoder le langage utilisé dans la rédaction des textes, il est clair que ces images ne trompent pas leurs spectateurs, contrairement à la tradition du photomontage dont le but est de donner une impression de réel. Cela est principalement lié à la différence de technique utilisée dans la réalisation des images de base : peinture pour les portraits du Christ, photographie pour les images de fond. Cependant, un bon infographiste serait sans aucun doute capable de travailler ces matériaux de manière à rendre le résultat plus homogène. Soit le créateur de ces images est un amateur (au sens récent du terme), soit il rend ces montages intentionnellement grossiers. Selon les propos de l’auteur, il s’agit principalement de dénaturer le moins possible chacune des images, afin que l’on puisse aisément identifier le contraste et le support originel du tableau.

Comme de nombreux internautes1, j’ai découvert ce site totalement par hasard, grâce à un lien sur Facebook. Depuis, je m’y rends régulièrement afin d’en actualiser ma découverte. Le contenu a évidemment une vocation humoristique, mais cela n’empêche qu’il donne à réfléchir sur le statut de l’image, notamment de l’icône, ainsi que sur les images numériques produites en masse et postées sur le net à tout va.

  1. Présentation du contexte
Ces images ont été produites dans un contexte précis, qu’il est indispensable de mettre en lumière afin d’espérer une analyse fructueuse. Je vais tenter de poser ce contexte de la manière la plus banale qui soit, en répondant aux questions suivantes : qui, où, quand, comment, pourquoi, pour qui ?2

  1. Qui ?
Etant donné l’hyper actualité de ce corpus d’images et sa présence sur internet, l’une de mes premières démarches a été de contacter l’auteur de ce blog par e-mail. J’ai eu la chance de recevoir de sa part une réponse favorable et enthousiaste quant à la réalisation de ce travail. Toujours par écrit, j’ai pu lui poser énormément de questions ce qui m’a permis de corroborer ou d’infirmer certaines de mes suppositions. , 28 ans, travaille comme développeur, un métier qui requiert une bonne connaissance de l’informatique mais qui ne lui permet pas d’exprimer sa créativité. Il n’a jamais possédé de blog personnel et ne désire pas exposer sa vie sur le web. Il a reçu une éducation catholique mais s’est peu à peu éloigné de la religion. Il est aujourd’hui un athée convaincu.
Contrairement à un blog traditionnel et malgré l’utilisation de la première personne du singulier, l’auteur et le narrateur sont ici bien distincts. Il s’agit, comme dans un roman, d’une pure fiction. Le narrateur est lui-même un personnage imaginaire puisqu’il s’agit de Jésus vivant à notre époque dans la peau d’un adolescent de 14-15 ans. A ce propos, il est bon de noter que  s’exprime évidemment de manière irréprochable lorsqu’il parle en son nom. Il est tout à fait capable d’écrire sans fautes d’orthographe et utilise un vocabulaire riche et précis. Cela est aux antipodes de son personnage Jésus qui rédige tous ses textes en argot, avec de nombreuses fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe. Je prends la peine de m’attarder sur cette distinction fondamentale entre l’auteur et le narrateur car il semble que certains internautes ne l’aient pas vraiment assimilée. Bien que personne ne soit dupe au point de penser que le Christ vit à notre époque, certaines réactions indiquent un manque de compréhension de la démarche de l’auteur, critiquant, par exemple, sa manière d’écrire.  a compilé une partie d’entre elles sur http://jc2nazareth.blogspot.com titré « Les coulisses d’un sacrilège ». A la lecture de ce nouveau blog, il apparaît clair que la confusion auteur-narrateur-personnage est bien présente, notamment à la lecture des critiques sur l’orthographe (elles-mêmes souvent illisibles).
Les réactions de certains chrétiens indiquent aussi une confusion entre le Jésus biblique et le Jésus présenté sur ce blog. Il s’agit, selon les propos de l’auteur, d’une caricature de blog adolescent (le choix de l’hébergeur skyrock est, à ce titre, très éloquent), et non d’une moquerie de la religion.  ne remet évidemment pas en question les propos de la Bible, auxquels, d’ailleurs, il ne fait quasiment jamais référence (seule l’utilisation du prénom de Marie-Madeleine pour la petite amie de Jésus pourrait éventuellement être une remise en cause de l’idée que les chrétiens se font de leur relation). Cette dernière confusion, sans être réellement recherchée par l’auteur, est une réaction plus que prévisible puisque l’on prend pour objet un représentant de la religion catholique.

    1. Où ?
Dans un premier temps, il s’agit d’une identification géographique. Le blog est rédigé en France, par un français, et les textes ne peuvent être compris que par des francophones. Mais les images n’appartiennent pas réellement à un lieu déterminé. On peut les consulter où qu’on soit, pourvu qu’on aie accès à Internet. On peut donc dire que leur appartenance spatiale est bien plus la toile, internationale, que la France. En effet, si les textes ne peuvent être décodés que par un francophone, les images sont beaucoup plus abordables pour différentes cultures, tant qu’elles sont conscientes de l’existence des blogs de jeunes, donc habituées à Internet. Ainsi, l’auteur avoue s’être souvent emparé d’images de pays étrangers (USA, Allemagne, Angleterre, Chine, République Tchèque,…) en les rendant « inernationales » (par exemple, en effaçant des écritures chinoises sur l’image de Jésus au Mc Donald).
En second lieu, il ne faut pas perdre de vue un élément fondamental de ces images : l’utilisation de représentations d’un être divin. Un tel travail se serait avéré impossible dans une culture musulmane par exemple, où le Prophète Mahomet ne peut être représenté (comme en témoigne le scandale des « caricatures de Mahomet » dans un journal danois fin 2005). Le fait que le catholicisme ait autorisé et même favorisé les représentations du Christ est une condition d’existence de ces images, l’auteur ayant porté son choix sur ce sujet uniquement parce qu’un panel extrêmement étendu s’offrait à lui3. Non seulement une telle initiative ne peut être prise que si le culte dominant tolère la représentation, mais également s’il tolère la caricature. Un régime catholique totalitaire autoriserait probablement les représentations premières du Christ, mais n’accepterait sans doute pas le détournement de ces images de leur fonction première. La liberté que s’octroie l’auteur découle de la liberté de son pays de résidence.

    1. Quand ?
Cette question rejoint la précédente concernant deux choses : la nécessité d’Internet et la nécessité de liberté de parole.
Cette dernière déjà explicitée précédemment peut être reprise ici à l’identique : la liberté que s’octroie l’auteur découle de la liberté de l’époque dans laquelle il vit.
En ce qui concerne le net, il y a des conditions en cascade. Tout d’abord, il faut que l’auteur ait accès à Internet pour créer son blog et poster ses articles. Il doit également pouvoir trouver les images nécessaires à son travail, ce qui suppose qu’Internet soit assez complet à ce niveau-là (il n’aurait donc pas pu voir le jour à l’aube de cette technologie car les catalogues de type google images4 n’existaient pas à l’époque). Mais ce n’est pas tout : pour qu’un pastiche existe, il faut que l’objet caricaturé existe lui-aussi, et ce d’une manière assez généralisée que pour donner lieu à une esthétique commune aisément reconnaissable. Sans la récente mode de blogs autobiographiques d’adolescents, une telle démarche n’aurait aucune accroche et perdrait tout son sens. Ce corpus d’images est donc extrêmement présent, son existence ne se justifiant que par de récents événements (avancées technologiques, démocratisation d’Internet, utilisation massive de l’outil blog par de jeunes gens).



    1. Comment ?
Les montages sont réalisés grâce à Photoshop CS2, tandis que la navigation parmi les bibliothèques de tableaux est facilitée par FastStone. Il s’agit donc de programmes accessibles à tout un chacun, renforçant l’hypothèse de la pratique amateur de montage. Cela est d’ailleurs souligné par l’auteur lui-même :
« [La création d’une image me prend] autour d'une heure. Il m'arrive assez rarement de faire ce travail en plusieurs fois, et lorsque ça arrive je commence par le repérage et le choix des images, puis je fais le montage dans un deuxième temps. Pour moi c'est un véritable moment de détente ».
Il s’agit donc a priori d’une pratique sans prétention artistique et d’un investissement réduit dans son travail de montage.

    1. Pourquoi ?
Au départ, il s’agit avant tout d’un désir personnel, de détente et de rigolade. C’est la création des premiers photomontages. Cependant, il apparaît rapidement que cette première envie est portée par une seconde, celle du partage de son travail créatif, non pas à la manière d’un artiste exposant ses œuvres mais plutôt d’un journal en constante évolution. Ainsi, l’auteur admet que les commentaires postés par d’autres figures bibliques (Judas, Marie Madeleine, Jean Baptiste,…) influent sur son travail et il semble extrêmement intéressé par les réactions, qu’elles soient bonnes (il recherche un maximum de contact avec son « public ») ou mauvaises (comme en témoigne la création du Blogspot). Bien que la vocation première ne soit pas d’être reconnu comme artiste, cette volonté de partage et de dialogue témoigne d’un but majeur de cette démarche : susciter le débat.

    1. Pour qui ?
En conclusion peut-être de tous les points précédemment explorés, il convient de définir le destinataire de ce travail. Comme je viens de l’évoquer, le premier destinataire fut l’auteur lui-même, ainsi que son entourage proche, puisqu’il s’agit avant tout d’une blague entre amis, qui a pris des proportions inimaginables à l’époque. Mais s’il a choisi d’en faire profiter toute la toile, c’est bien que le destinataire, désormais, est l’internaute lambda, tant qu’il possède les informations nécessaires pour décoder l’image. Le public s’étend bien au-delà des frontières Skyrock puisque la plupart des visiteurs viennent de Facebook. De plus, l’auteur a récemment créé un compte Twitter, ce qui va dans l’idée de concrétisation et de continuation de sa pratique. Désormais, il s’est créé un public avec des attentes, des délais,… Pourtant loin de professionnaliser sa pratique, il se retrouve dans la même position qu’un artiste face à ses admirateurs.

  1. Analyse de la photo de profil
J’ai choisi d’analyser plus en profondeur une image de ce blog : la photo de profil. Elle est éloquente et sa fonction veut qu’elle soit représentative de l’esprit général du site. De plus, l’auteur m’a confié qu’il s’agissait du premier montage réalisé, c’est donc le point de départ de toute la démarche.
« Je venais de croiser des photos de "chicks in the mirror" et je me suis dit que la position de bénédiction de Jésus ressemblait un peu à celle de ces gamines »
raconte-t-il lorsque je lui demande comment lui est venue cette idée.
Dans ces images, deux types de représentations sont associées. Je vais les étudier chacune séparément afin d’identifier ce qui les caractérise, les différencie et les rapproche.



  1. Peinture de Jésus
Malheureusement, il nous a été impossible à l’auteur du blog et à moi-même de retrouver d’où provenait cette image. Comme il me l’a indiqué, il s’agit de l’un des premiers résultats Google Images lorsqu’on lance une recherche sur « Jésus Christ ». Je ne peux donc pas analyser précisément cette image en elle-même. Cependant, je peux tout de même la rattacher à une histoire de l’art chrétien et de ce fait, la comparer à d’autres peintures du même type.
Cette illustration provient de la tradition du Sacré-Cœur, représentation identifiable grâce au cœur lumineux, ardent (d’amour) et saignant (car il a été transpercé lors de la crucifixion), surplombé d’une croix et encerclé d’une couronne d’épines5. Le culte du Cœur de Jésus commence à se développer au XVIIème siècle en France. Les images et les discours à leur sujet portent à croire qu’elles doivent être lues comme appartenant à une ontologie analogique : le lien entre le microcosme (le cœur) et le macrocosme (le monde) se faisant par l’intermédiaire de la foi et du culte, la communication avec le divin étant établie par le Christ. Ce culte fut d’ailleurs notamment instigué par une religieuse, Marguerite Marie Alacoque, affirmant avoir eu des apparitions du Christ. Visuellement, cela se ressent par la « vue du dedans » du cœur, composé d’objets divers, ainsi que par le côté labyrinthe infini de la couronne d’épines. Le but de cette image est en fait de résumer en un seul dessin tout le message complexe de l’amour divin.

Cette déduction semble chronologiquement correcte puisque le XVIIème siècle correspond à l’extrême fin de l’analogisme dans les pays occidentaux.
La représentation du Sacré-Cœur s’est figée au XIXème siècle6 dans la forme représentée sur la photo de profil du blog de JC2Nazareth. En effet, il existe une multitude de portraits de Jésus similaires à celui-ci.




Dans chacun d’eux, Jésus est seul sur l’image, représenté en plan taille ou rapproché, affichant une expression neutre. Le fond lui-même est neutre, focalisant toute notre attention sur le personnage, dont le visage est cerclé d’une auréole, souvent lumineuse. Vêtu de deux tissus (une robe et une sorte de cape ou d’étole), il est en position de bénédiction : sa main droite lève deux doigts, symbolisant sa double nature (humaine et divine) et joint les trois autres pour signifier la Trinité. Sa main gauche désigne le Sacré-Cœur (centré par rapport à la poitrine du Christ comme par rapport au cadre) dans un geste censé exprimer le don de celui-ci à l’observateur du tableau.
La grande nouveauté dans cette représentation est que le cœur appartient désormais visuellement à un corps réunissant en lui la nature humaine et la nature divine, agissant comme médiateur entre elles. Cela n’a rien d’étonnant dans un XIXème siècle naturaliste, qui rend cette représentation bien moins analogique qu’avant (bien que des traces d’analogisme subsistent, il ne constitue plus en l’ontologie dominante). De ce fait, les détails du cœur tendent à s’estomper : le mot « charitas » et les clous disparaissent, la couronne d’épines est réduite en taille et se trouve désormais enroulée autour du cœur, loin du labyrinthe infini identifié quelques siècles auparavant. La minimisation de ces deux derniers détails de la représentation en fait disparaître pratiquement toute la souffrance, offrant à la place l’image d’un Christ serein. Il faut tout de même noter que le cœur censé être à l’intérieur du torse est représenté dessus, rattachant donc ces nouvelles images à un regard « du dedans », propre à l’analogisme.
La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus a pour but de nous rappeler qu’il s’est sacrifié pour les hommes, par amour. Le geste représenté sur les peintures va également dans ce sens, selon les historiens de l’art : il tend sa main gauche pour offrir ce cœur blessé mais charitas7 synthétisant tout le concept de l’amour divin. A la frontière entre analogisme et naturalisme, le tableau présente le Christ dans toute sa splendeur, illuminé et corporellement notre semblable, le cœur mis à part.
Une dernière remarque est à garder en tête pour la suite de l’analyse. Il s’agit simplement d’identifier les auteurs de ces représentations. Le Sacré-Cœur est un thème extrêmement populaire au XIXème siècle, et est de ce fait autant représenté par des professionnels que par des amateurs (au sens nouveau du terme), que ce soit en peinture, sculpture, broderie,… C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’a empêchée de retrouver l’artiste ayant réalisé le présent tableau : les auteurs ne sont pratiquement jamais cités lors de la reproductions de leurs œuvres. Ici, l’auteur, le sujet et l’objet sont distincts. L’auteur est un peintre, anonyme pourrait-on dire puisque même si son identité est connue, elle nous importe peu. Le sujet est le Christ, mais qui est lui-même un simple médiateur de l’objet, l’amour divin.

    1. Photo de fond
L’image utilisée comme fond est une prise de vue d’une certaine Carolina, se photographiant régulièrement dans le miroir de sa salle de bains, portant des tenues diverses mettant son corps en valeur et prenant des poses tout aussi variées, dans un même souci de mise en avant de son physique. Encore une fois, bien que cette fois-ci l’auteur soit identifié, cette image n’est qu’un exemplaire parmi tant d’autres d’un type particulier d’images : l’autoportrait photographique dans un miroir. Il s’est très largement popularisé lui aussi grâce à l’apparition de nouvelles technologies.

Dans un premier temps, il a fallu que l’appareil photo numérique existe et devienne accessible financièrement. C’est notamment depuis la popularisation du téléphone portable muni d’un appareil photo que ces images apparaissent de plus en plus. En effet, utiliser des pellicules pour ce genre de photos (nécessitant par ailleurs en général plusieurs essais) serait un réel gaspillage.
Mais ce n’est pas fini : une fois qu’une grande partie de la population, dont les jeunes, dispose d’appareils photos, encore faut-il qu’elle aie une raison de réaliser des autoportraits. Cette raison arrivera au même moment, avec la démocratisation et la popularisation d’Internet et de ses réseaux sociaux. De MSN Messenger à Facebook, en passant par Twitter, Google+ et les blogs bien entendu, on s’aperçoit que tous demandent à l’internaute de fournir une « photo de profil ». Aussi, cela semble logique qu’une culture élevée dans un tel contexte soit plus encline à produire ce genre d’images. Le but des photos présentes sur le net n’est pas uniquement d’informer, il s’agit aussi de se vendre. Si ces représentations sont peu professionnelles, elles n’en sont pas moins mises en scène et travaillées, afin d’offrir au « village global » une image de soi que l’on trouve acceptable8.
On pourrait inscrire ce type de photographie dans la tradition picturale de l’autoportrait. Ce genre, plus ancien que le Sacré-Cœur, apparaît en effet à la Renaissance, où l’individualité, le Moi, commencent à se substituer au groupe ou à la communauté. C’est également à cette époque que vont entrer en conflit l’analogisme et le naturalisme. En photographie, l’autoportrait a aussi rapidement été pratiqué, dans divers contextes, avec plus ou moins de mise en scène. Quoi qu’il en soit, ces deux disciplines ont toujours considéré l’autoportrait comme un genre artistique a part entière, de grands noms comme Van Gogh, Dürer ou Cindy Sherman en photographie s’y étant régulièrement prêtés.

La photographie de Carolina a au contraire pour objectif premier de se montrer en tant que sujet et non en tant qu’auteur. Comme décrit précédemment, cette image appartient à une autre tradition d’autoportrait, qui s’est extrêmement développée depuis la démocratisation d’Internet.




A côté de l’autoportrait dans le miroir, un autre type d’autoportrait est également très répandu : l’autoportrait à bout de bras. Ce dernier est en général pris en plan plus rapproché, en légère contre-plongée, le bras de l’individu photographe occupant nécessairement une portion de l’image. Cela met donc en évidence une partie du dispositif photographique. Dans l’autoportrait dans le miroir, le dispositif est lui-aussi visible : l’appareil photo (ou le téléphone portable dans le cas qui nous occupe) est toujours présent dans l’image. Parfois, il arrive même que le flash occupe une grande partie de la photographie, la lumière s’étant reflétée dans le miroir. Ce dernier, faisant également partie du dispositif mis en place pour prendre cette photo, est d’ailleurs en soi le seul objet réellement représenté, les autres éléments n’étant que des reflets (à commencer par la personne photographiée).
Outre tous ces éléments indiquant la prise de vue (ainsi que ses conditions, en général très précaires), les figurations présentent toutes une seule personne se photographiant sur un fond plus ou moins neutre (en général la salle de bains ou la chambre où le miroir se trouve), en vêtements et poses variables (suivant l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes).
Contrairement au portrait de Jésus, l’auteur, le sujet et l’objet de ce genre de photos se confondent dans la même personne. Cela vaut non seulement pour les images que j’analyse, mais également pour l’univers entier du blog, qui est basé sur le concept du « me, myself and I ». C’est en effet l’œuvre d’une personne qui raconte sa propre vie, en images et/ou en textes, dans l’unique but de nous en faire part. La présence d’un miroir dans le cadre pourrait ouvrir sur le monde extérieur, le hors champs, comme c’est le cas dans Le Prêteur et sa femme de Quentin Metsys ou Les époux Arnolfini de Jan Van Eyck. Dans ce type de peintures, en effet, un miroir négligemment placé dans la mise en scène fait apparaître des détails autres que le sujet principal du portrait, dont l’auteur par exemple. Or, les miroirs ici présents donnent bien l’occasion de voir l’auteur, mais ne faisant qu’un avec le sujet, il ferme l’univers de la photo.
Carolina et ses semblables n’ont, pour la plupart, aucune revendication d’auteur. Ils n’ont, pour la photographie, aucun intérêt, ne la voyant que comme un outil destiné à produire des portraits. Le manque de professionnalisme des prises de vue est inhérent aux images produites (flash, aucun souci de lumière, de couleurs, d’exposition, de cadrage, mais aussi les appareils utilisés : téléphones portables souvent, plus rarement appareils photos de standing amateur et sur la photo en noir et blanc, le doigt sur l’objectif). Ce qui est mis en avant n’est donc pas le côté formel mais bien le contenu de la photographie. Et pourtant, malgré toutes ces constatations, on ne peut nier qu’il y a un travail de mise en scène derrière ces prises de vue. Tout d’abord, le cadrage penché est une technique que l’on retrouve dans plusieurs de ces photos, comme s’il s’agissait d’un effet de style. Ensuite, n’oublions pas que la parure (vêtements, coiffure, maquillage, accessoires), la pose (geste de la main, regard face à l’objectif ou détourné) et l’environnement ne sont pas – toujours – laissés au hasard. Probablement le fruit de plusieurs essais, ces autoportraits ont dû nécessairement être approuvés par leur auteur-sujet-objet pour figurer sur le net. Cela signifie donc qu’ils correspondent à l’image de soi que chacun d’eux essaie de donner.
Dès lors, il me semble qu’il faut encore les différencier d’images d’un autre type : la photo d’identité qui est neutre, tant dans les proportions et le cadrage que dans l’expression du visage et le fond. Il s’agit plutôt ici de se représenter en tant que personne unique (bien que les artifices sont les mêmes pour tous), en montrant une intériorité à travers une extériorité. Dans un premier temps, j’aurais donc tendance à les qualifier de naturalistes. Pour corroborer cette thèse, remarquons que la mise en évidence du dispositif photographique s’apparente à l’apparition du regard moderne, qui met à jour le troisième élément existant entre l’objet regardé et celui qui regarde.
Cependant, je n’ai pu réellement accepter de cataloguer cette image comme purement naturaliste. En effet, peut-on réellement parler de la mise en évidence d’une intériorité par des moyens aussi artificiels que ceux mis en place ici ?
Réfléchissant sur la fonction de ces photos, j’ai alors repéré un élément de réponse à cette difficile identification. La photo de profil si souvent demandée sur diverses plateformes internet relèverait à mon avis plutôt de l’analogisme, au même titre d’ailleurs que le concept général du blog personnel. Il s’agit en effet de se faire revivre virtuellement, via textes et images. Ils sont comme des équivalents de la personne qui les crée et cette photo est donc presque considérée comme une personne, tout comme c’est le cas avec celles que l’on garde précieusement dans notre portefeuille. Les rencontres par le biais du web démarrent en effet en s’adressant à une photo, en lui parlant, en échangeant des choses, bref, en la considérant comme une personne à part entière alors qu’il pourrait très bien s’agir d’un canular9.

    1. Montage
Après avoir travaillé sur chacune des deux images séparément, revenons au montage effectué par   . Les conditions d’existence de celui-ci sont, encore une fois, liées au développement d’Internet et de l’informatique en général, ainsi qu’à l’accessibilité de programmes tels que Photoshop10.
Notons que  a fait une erreur d’optique dans sa création : le téléphone portable qu’il a ajouté dans la main de Jésus devrait être vertical, comme sur la photo de Carolina, et non penché car cela donnerait lieu à une prise de vue différente et plus ou moins impossible. Mis à part ce détail, l’échelle est respectée et bien que les deux supports (photo et peinture) soient a priori différents, la référence est claire.
L’intention première est de faire rire, par le décalage existant entre les deux visuels, leurs messages, mais aussi leurs supports. Ce décalage est tellement remarquable qu’il fait passer au second plan le contenu même des images présentées séparément11 : le Sacré-Cœur, qui focalisait l’attention dans le portrait premier, est désormais relégué au plan de détail, et n’a plus aucun intérêt pour la compréhension de l’image ; le geste de bénédiction opéré par Jésus devient une main tenant un téléphone portable.
Ces deux images ont pour point commun de mettre en avant un unique personnage. Mais elles ont une différence majeure : la séparation (ou l’amalgame) entre auteur, sujet et objet. Etant donné que l’une des images allie ces trois fonctions dans une seule personne tandis que l’autre les sépare, l’observateur est un peu confus quant à la position à adopter à cet égard. Or, ces trois fonctions sont parfaitement distinctes dans ce cas-ci : l’auteur est    (auquel on peut éventuellement ajouter le peintre et Carolina), le sujet est Jésus dans une situation absurde et l’objet est le rire. Cependant, certaines réactions prouvent que cette séparation est loin d’être comprise par tous.
Nous avons précédemment repéré que les deux images composant le montage oscillaient entre analogisme et naturalisme. Mais qu’en est-il de l’image finale ? Il semble qu’elle aussi relève de ces deux ontologies, parallèlement à ce qui a pu être identifié pour la photo de Carolina. En effet, si son ancrage naturaliste nous apparaît d’abord, au vu de la représentation humanisée du Christ et de la photographie réaliste dans laquelle il est intégré, son utilisation se rapporte davantage à l’analogisme, puisqu’il s’agit d’une photo de profil. A ce sujet, il me semble judicieux de relater l’anecdote suivante : sur Twitter, quelqu’un utilisant le pseudonyme @jesusofficiel a utilisé cette image comme photo de profil, se faisant ainsi passer non pas pour le Christ, ce qui serait totalement absurde, mais pour le créateur du blog JC2Nazareth. C’est donc là aussi une dérive analogiste de l’image en question.

  1. Autres autoportraits dans le miroir du blog JC2Nazareth
 ne s’est pas arrêté à un seul autoportrait dans le miroir. Sans les analyser ici-même, les voici reproduits :



On y retrouve bien les détails mis en évidence dans les réelles photos, et repris par    afin de pasticher au mieux le genre : cadre penché, mise en évidence du dispositif (l’appareil photo et le flash, les bords du miroir), poses,…
Dans le dernier, on touche à un autre type de portraits, également très fréquents sur les blogs : le couple. Je n’aurai cependant pas le temps ni la place d’en faire l’analyse dans ce travail.

  1. Conclusions
    1. Mise en question de la photographie
Tout d’abord, notons que le photomontage, par nature, met en question la véracité de la photographie, que ce soit en dénonçant la manipulation ou en la rendant invisible. Dans le corpus qui nous occupe, il s’agit évidemment d’une dénonciation, le dispositif de montage étant clairement mis en évidence (par la grossièreté des collages et la différence manifeste des techniques de réalisation des deux images). Cela fait encore une fois écho à ce troisième élément entre l’objet regardé et le sujet regardant qui, rendu ici parfaitement visible, montre que notre croyance en la véracité de la photo est également en train de se fissurer. Il met ainsi l’accent sur le caractère artificiel du geste de voir. Dans le cas des autoportraits dans le miroir, cette mise en évidence est renforcée par le dispositif photo rendu visible.

    1. Mise en question du naturalisme
Cette dernière constatation engendre un questionnement sur le naturalisme. Comme évoqué tout au long de cette analyse, ce corpus, par le fait même de constituer un blog, apparaît analogique sous certains aspects, même s’il reste naturaliste d’un autre point de vue. L’hyper actualité de ces images peut nous faire réfléchir quant à l’avenir de notre regard, surtout lorsque l’on considère que la figuration est toujours en avance sur les mentalités. Quoi qu’on puisse dire de ces représentations, il apparaît clairement que le naturalisme est dépassé, et qu’est en train de s’y substituer un autre mode de figuration, probablement hybride.
Il faut néanmoins nuancer cet avis par une réalité : la photo de profil de JC2Nazareth fait référence aux photos de profil de blogs en général, et toute personne un tant soit peu familière de ce genre d’images n’aura aucune peine à l’y associer, malgré la différence de technique et sa fonction analogique. Le fait d’accepter ce montage comme « Jésus posant devant son miroir » et non comme « un collage incompréhensible d’images de différente nature » renforce son caractère réaliste, et de fait, son appartenance au naturalisme (en tant qu’exception qui confirme la règle). Le vecteur de l’humour et de la fiction est ici fondamental car c’est grâce à ce dernier que l’observateur peut admettre la « possibilité » d’une telle image.
    1. Un blasphème ?
Bien que ces images portent un discours critique, il s’agit davantage de ridiculiser l’univers du blog que celui de la religion. Cependant, il semble que certains catholiques, mais plus curieusement encore de musulmans (pour qui Jésus est un prophète) se sentent attaqués par cette initiative, appelant alors au blasphème. Cela peut notamment s’expliquer par la confusion auteur-sujet-objet présente dans ces images, doublée de la confusion Jésus de la Bible-Jésus fictif du blog. Il y a quelque chose de vaniteux dans l’autoportrait, qualité que l’on ne prêterait sûrement jamais au Christ.
De plus, associer les pires bassesses du net à ce que certains considèrent comme le plus haut niveau d’élévation présente le risque de ne pas être compris. De ce point de vue là, le texte (sur lequel je n’ai malheureusement pas eu beaucoup l’occasion de m’attarder) est également très important, que ce soit sa forme (fautes d’orthographe et langage sms) ou son contenu (narcissique et totalement dénué d’intérêt).
Il est intéressant de remarquer qu’encore une fois, c’est le caractère analogique, mais de la peinture de base cette fois-ci, qui fait réagir. En portant atteinte à cette représentation, certains catholiques se sentent eux-mêmes agressés, comme si la figuration de Jésus était reliée à sa personne.

Bibliographie

  • Eliane et Régis Burnet, Pour décoder un tableau religieux – Nouveau Testament, Paris, 2006, Editions du Cerf, p. 64-65
  • Claude Savart et Jean Noël Aletti, Le monde contemporain et la Bible, Paris, 1985, Editions Beauchesne, p. 85-86
  • Interview de    auteur du blog JC2Nazareth, tout au long du mois de décembre.
  • , http://jc2nazareth.skyrock.com/ , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • , http://jc2nazareth.blogspot.com/ , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://www.my-forum.org/timprimir.php?numero=57780&nforo=318974 , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://spiritualite-chretienne.com/christ/images.html , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://www.scribd.com/doc/45336626/Iconographie-du-Sacre-Coeur , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://imagessaintes.canalblog.com/albums/images_du_sacre_coeur_de_jesus/photos/19378517-20280.html , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://tempsreel.nouvelobs.com/high-tech/20111025.OBS3183/photos-le-profil-facebook-ou-l-autoportrait-2-0.html , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012
  • http://www.photophiles.com/index.php/les-articles-du-mois/107-thememois/570-lautoportrait-un-reflet-de-soi.html , consulté pour la dernière fois le 05/01/2012


1 130.000 visites, 103.000 visiteurs uniques

2 Logiquement, cette liste de questions devrait également comprendre un « quoi ? ». Cependant, il me semble que cela n’expliquerait pas le contexte mais le contenu du blog et des images, déjà décrit au point 1.

3 « Le fait d'utiliser l'image de Jésus est un clin d'œil. Et vue l'Histoire de l'art de notre civilisation, c'est aussi une source quasi-inépuisable de portraits » déclare-t-il.

4 Mis à disposition des utilisateurs d’Internet à partir de 2001

5 « L'image représente le Cœur du Sauveur surmonté d'une croix, du haut duquel semblent s'échapper des flammes ; trois clous entourent la plaie centrale, qui laisse échapper des gouttes de sang et d'eau ; au milieu de la plaie, est inscrit le mot "Charitas". Une large couronne d'épines entoure le Cœur, et les noms de la sainte Famille sont inscrits tout autour : en haut à gauche, IESUS, au milieu, MARIA, à droite, IOSEPH, en bas à gauche, ANNA, et à droite, IOACHIM » (description de l’image de gauche sur http://www.spiritualite-chretienne.com. L'original est aujourd'hui conservé au couvent de la Visitation de Turin, auquel le monastère de Paray la céda le 2 octobre 1738). L’image de droite est un dessin de Marguerite Marie Alacoque, instigatrice de cette dévotion.

6 Actuellement, l’influence de Sainte Faustine a fait évoluer cette représentation vers ce que l’on nomme la Miséricorde Divine.

7 « Amour » en latin

8 A ce titre, les débats incessants sur les paramètres de confidentialité de Facebook sont très instructifs : le site permet en effet à tout un chacun de mettre en ligne des photos de vous et de vous identifier dedans afin que tous vos contacts y aient accès. Beaucoup d’internautes s’en plaignent, appelant à la défense de leur vie privée. Ces mêmes internautes, pourtant, ne manquent pas de poster leurs propres photos d’eux, qu’ils jugent acceptables et visualisables par l’ensemble de la communauté. C’est donc bien la preuve que ce qui dérange n’est pas tellement l’image de soi sur le net, mais l’image d’un soi qu’on ne cautionne pas.

9 Comme c’est d’ailleurs le cas avec JC2Nazareth.

10 Voir supra

11 Tout comme lorsque les artistes ont commencé à englober le simple cœur dans un portrait de Jésus effaçant certains messages

27 octobre 2011

Une otaku de 16 ans

Dommage que la conversation se soit arrêtée à ce stade...

Tu prends plus de temps à mal écrire en sms que écrire sans fautes.
Il est probable que ton point de vue soit correct, cependant, en l'absence de données expérimentales, je crains qu'il ne soit pas possible d'avancer une telle généralité sans se fourvoyer. Ce qui est vrai pour une personne (et quand je dis personne j'englobe ses capacités physiques, mentales, son pathos et son contexte socio-familial), n'est peut-être pas identiquement vrai pour une autre. Il y a une infinité de paramètres qui font que tu écris plus vite en écrivant correctement qu'en parsemant ton texte de nombreuses fautes volontaires. De même, pour quelqu'un de différent, certains paramètres font que l'écriture abrégée accélère le processus de transfert mental des idées sur le support graphique. 

17 octobre 2011

Le roi de la chouine a 13 ans

Je dois avouer que, pour une fois, c'est moi qui me suis fait calmer...
Je ne peux ni tolérer,ni comprendre,le fait que tu aies eu le pouvoir d'être blog star,face à un blog,fouteur de gueule,c'est absurde,je vais signaler ton blog soit 893 fois,avec tout les comptes skyrock que j'ai créé jusqu'à aujourd'hui ! Je ne peux accepter le fait que certaines personnes qui se donne a fond dans leur blog,qui on un blog vachement plus potable que le tien devienne blog star ! Alors que toi tu planques sur tes articles des images pourries avec des montages totalement ratés,lorsque l'ont voit que tu as collé l'image de Jésus à un certain endroit ! Tu ne sais même pas écrire correctement une phrase ? Et quoi ton pseudo çà devrait être,un mongole qui apprend à écrire hein,là c'est comme si tu te foutais de la gueule des gens,mais je pense que même a travers un blog je serais tout à fait capable de te trouver nonobstant un tas de critique et quelques affirmations pour lesquels tu ne méritais pas d'être blog star !
1) T'as vu ton habillage,il est facile de ne pas se casser la tête alors que certains blogs prennent des heures afin de trouver un habillage original !
2) Lorsque tu écris tes phrases,emploi le bon français,car la tes fautes d'orthographe , on s'en passe,a la longue on ne prend même plus l'initiative de lire !
3) Si tu n'as pas assez de raisons pour comprendre que ton blog ne sert à rien,même si il à était blog star,ben tant pis pour toi une fois en plus , tu dévoiles ton sentiment de supériorité avec ton blog moche,débile ; et j'en passe.
Cher Cyril,
Je suis vraiment peiné que tu puisses penser que mes photos sont des montages. J'essaie de souligner la brutalité et l'ironie du quotidien par la force d'images à la fois spontanées et d'une honnêteté absolue. Je m'inspire du travail de Joel Meyerowitz ou de Martin Parr pour transmettre à mes contemporains ma vision de la beauté de l'être humain au milieu de l'absurdité de la société qu'il a créée. Si tu ne me trouves pas photogénique c'est sans doute que tu n'es pas sensible à la crudité de mes photos.
Tu penses que je devrais m'attacher les cheveux ?

Je pense plutôt que tu devrais arrêter ton ironie,car a la fin on s'en passe,et évite de me parler comme sa/.

Je suis navré d'avoir heurté ta sensibilité. Peux-tu me préciser ce que tu entends par "évite de me parler comme sa/" ? Je mettrai toute mon énergie en œuvre pour éviter que cela ne se reproduise.

Ok,et pourquoi tu fais un blog avec un concept aussi décevant et débile,alors que tu es capable de bien t'exprimer?